les métiers du social.
Vous souhaitez vous informer et découvrir les métiers du social ? Retrouvez quatre grandes catégories ci-dessous en cliquant sur le secteur de votre choix.
Les métiers du social : L'handicap
Handicap
Les métiers du social : La protection de l'enfance
Protection de l'enfance
Les métiers du social : Le vieillissement
Vieillissement
Les métiers du social : La protection judiciaire de la jeunesse
PJJ
La prise en charge du handicap en France.
La prise en charge du handicap a largement évoluée au fil des dernières décennies. Les gouvernements successifs légifèrent continuellement pour améliorer l’accessibilité, l'inclusion et l’autonomie des enfants et des adultes handicapés. Des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées pour tenter de changer le regard du grand public sur le handicap, en luttant ainsi contre les discriminations et l’isolement. Si de nombreux progrès ont eu lieu concernant la prise en charge, l’éducation et l’accès au marché de l’emploi, le quotidien des personnes handicapées reste toujours jonché d'obstacles. Les défis sont multiples : des démarches administratives laborieuses, des trottoirs toujours trop hauts, des aides financières toujours trop basses…
Véritable illustration des inégalités existantes au sein de la société, la gestion du handicap en France s’est considérablement améliorée, mais elle a encore un long chemin à faire pour atteindre un réel niveau d’équité.
Un handicap, ou plutôt des handicaps.
Si on pense directement à l’invalidité ou à la mobilité réduite, le handicap peut prendre de nombreuses formes, de la plus évidente à la plus invisible :
handicap moteur (paralysie, amputation, sclérose en plaques, atrophie musculaire...) ;
déficience sensorielle (surdité, malvoyance…) ;
troubles mentaux (autisme, schizophrénie, bipolarité, déficience intellectuelle…) ;
troubles affectant les fonctions cognitives (troubles de l’attention, du langage ou de la mémoire.
Qu’ils soient légers ou lourds, uniques ou multiples, ces handicaps affectent la qualité de vie des personnes qui en souffrent. En limitant leur autonomie, leur mobilité ou leurs capacités de communication, ils compliquent plus ou moins la vie quotidienne et l’intégration dans la société.
Les établissements médico-sociaux dédiés au handicap offrent alors un accompagnement adapté à leurs besoins tout en veillant à leur bien-être et à leur développement personnel. L’objectif : que tous puissent s’épanouir pleinement, quelles que soient leurs particularités.
Handicap moteur, troubles mentaux, difficultés sociales : des situations complexes.
Pour être efficiente, la prise en charge doit être adaptée aux situations les plus complexes. Les personnes peuvent par exemple présenter des handicaps multiples, en combinant une invalidité et une déficience intellectuelle ou sensorielle.
Ces particularités physiques et mentales ne sont pas toujours le seul obstacle auquel elles doivent faire face. Des problématiques psycho-sociales et d’autres facteurs (liés ou non au handicap) viennent souvent compliquer la prise en charge :
contexte familial compliqué ;
isolement ;
difficultés sociales ;
difficultés financières ;
etc.
Dans le cas des enfants porteurs de handicap, une part importante de l’accompagnement doit être dédiée à leur éducation et à leur développement afin de pouvoir préparer leur avenir le mieux possible.
Si les structures spécialisées sont nombreuses, il est parfois difficile de répondre précisément à la singularité de certaines situations. Au quotidien, les travailleurs des établissements médico-sociaux sont donc amenés à continuellement s’adapter aux besoins et aux spécificités de chaque personne, y compris lorsque les problématiques annexes frôlent parfois les limites de leur fonction ou leur champ de compétences.
Les établissements et structures pour personnes en situation de handicap.
Les structures pour enfants handicapés
Les SESSAD : Services d'éducation spéciale et de soins à domicile
Les SESSAD sont des organisations regroupant plusieurs professionnels de l’éducation, du médical et du paramédical : éducateurs spécialisés, kinésithérapeutes, orthophonistes, enseignants spécialisés, etc. Ces professionnels accompagnent les mineurs en situation de handicap à leur domicile, en personnalisant leur intervention en fonction des problématiques rencontrées. Grâce à une prise en charge globale et multidisciplinaire, ils les aident ainsi à progresser à la fois sur le plan scolaire, psychomoteur et social tout en favorisant leur épanouissement.
Les CAMSP : Centres d'action médico-sociale précoc
Le premier objectif du CAMSP est de détecter le plus tôt possible les signes évocateurs de troubles du développement chez l’enfant de moins de 6 ans, comme des difficultés d’apprentissage, des troubles psychomoteurs, un retard de langage, etc.
Cette intervention précoce, idéalement avant l’entrée à l’école, évite à l’enfant d'accroître ses difficultés et de creuser le fossé avec les autres enfants du même âge en perdant progressivement confiance en lui.
Grâce à la mise en place d’un plan d’intervention personnalisé, il bénéficie d'une prise en charge globale (médicale, éducative et scolaire) adaptée à ses besoins qui lui donne toutes ses chances de grandir et de s'épanouir de façon harmonieuse.
Les CMP : Centres médico-psychopédagogiques
À l’inverse des CAMSP, les CMPP sont destinés aux enfants de plus de 3 ans, mais également aux adolescents rencontrant des difficultés psychologiques, émotionnelles ou encore psychomotrices. L’intervention des différents professionnels (orthophonistes, psychologues, ergothérapeutes, etc.) permet de favoriser l’équilibre psycho-affectif des enfants, en leur proposant un accompagnement thérapeutique et pédagogique adapté.
Les IME : Instituts médico-éducatif
Les instituts médico-éducatifs accueillent des mineurs porteurs de handicap, qui peuvent aussi rencontrer des difficultés familiales ou sociales. Comme leur nom l’indique, les IME proposent un accompagnement médical mais aussi éducatif, en travaillant sur les compétences sociales des jeunes, mais aussi leur autonomie et leurs projets d’avenir.
Les ITEP : Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques
Les ITEP accueillent des enfants et adolescents souffrant principalement de troubles du comportement. Il peut s’agir de troubles addictifs ou pulsionnels, de comportements violents, de phobies sociales, de difficultés à gérer leurs émotions, d'auto destruction voire de comportements suicidaires. Grâce à un accompagnement de qualité, les ITEP aident les jeunes à surmonter leurs difficultés et à retrouver une stabilité émotionnelle et psychique. Ils favorisent ainsi leur vie sociale et leur insertion au sein de la société.
Les IEM : Instituts d'éducation motrice
Les IEM se concentrent quant à eux sur les jeunes présentant un handicap moteur. Les équipes aident les jeunes à relever les défis du quotidien liés à leur handicap en travaillant leur motricité et leur autonomie via des programmes de rééducation, d'adaptation et de proprioception. Les travailleurs médico-sociaux veillent aussi à l’épanouissement, au bien-être et à l’insertion socio- professionnelle des jeunes. Ils organisent des activités ludiques, sportives ou culturelles, des mais aussi des ateliers de découverte ou d’orientation professionnelle.
Les EEAP : Établissements pour enfants ou adolescents polyhandicapés
Les EEAP accueillent des jeunes présentant des handicaps multiples jusqu’à l’âge de 20 ans. Les travailleurs sociaux des EEAP mettent l’accent sur le développement des jeunes en organisant un maximum d'activités visant à favoriser leur autonomie et l’acquisition de compétences scolaires et sociales. Ils maximisent ainsi leurs futures possibilités d'insertion professionnelle mais aussi leur autonomie et leur vie sociale actuelle et future.
Les CLIS : Classes d'intégration scolaire
Les CLIS permettent d’intégrer des enfants en situation de handicap au sein de classes ordinaires. Concrètement, l’élève participe à certains cours de manière classique, et rejoint la CLIS à certains moments de la journée pour assister à des leçons adaptées et en petits groupes. Cette organisation permet aux enfants porteurs de handicap de ne pas être mis à l’écart en participant à la vie scolaire, tout en bénéficiant d’un enseignement adapté à leurs difficultés. Pour les autres enfants, c’est aussi l’occasion d’apprendre la tolérance, le respect de la différence et l’ouverture aux autres tout en développant leur empathie.
Les structures pour adultes handicapés.
Les MAS : Maisons d'accueil spécialisées
Les MAS accueillent des adultes de plus de 20 ans présentant des handicaps lourds ou des déficiences complexes qui ont besoin d’un accompagnement complet et constant. Les travailleurs médico-sociaux des MAS veillent au bien-être de leurs résidents, en leur offrant un cadre de vie adapté, sécurisé et favorisant leur épanouissement, sans pour autant les couper de la société.
Les FAS : Foyers d'accueil spécialisés
Les FAS accueillent des personnes porteuses de handicap dont les besoins en termes de prise en charge et d’accompagnement sont moins élevés. Les espaces de vie collectifs sont adaptés et conçus pour faciliter leur quotidien, tout en leur permettant un certain degré d’autonomie. Certains résidents bénéficient par exemple d’un studio ou d'un appartement privatif tout en ayant accès à des infrastructures collectives où se déroulent les repas et les activités.
Les CRP : Centres de rééducation professionnelle
Les CRP aident les personnes souffrant de handicap, de déficiences intellectuelles ou sensorielles à s'intégrer et à s'épanouir dans le monde du travail. Les psychologues et les éducateurs élaborent un projet professionnel selon les capacités et les aspirations de chacun. Les programmes d’apprentissage leur permettent ensuite d’acquérir les connaissances théoriques et les compétences pratiques nécessaires lors de leur recherche d’emploi mais aussi tout au long de leur parcours professionnel.
Les SAMSAH : Services d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés
L'objectif premier des SAMSAH est de favoriser l'autonomie des adultes en situation de handicap. Grâce à leur flexibilité, elles permettent aux personnes de gagner en indépendance tout en bénéficiant d'un accompagnement personnalisé selon leurs besoins. Les SAMSAH prêtent une attention particulière au suivi et à la coordination entre les différentes thérapies et soins médicaux ou paramédicaux.
Les ESAT : Établissements ou services d'aide par le travail
Les ESAT facilitent l'accès au monde du travail aux adultes handicapés en leur permettant de s'y épanouir et de mieux s'intégrer dans l'entreprise et dans la société en général. Les ESAT proposent des formations et des activités professionnelles adaptées, souvent ciblées sur des tâches manuelles stimulantes et très concrètes. L'insertion par le travail permet d'enrichir le quotidien des personnes en situation de handicap, elle favorise leur ouverture au monde extérieur et leur autonomie, à la fois sociale et financière.
Les services d'auxiliaires de vie
Les services d'auxiliaires de vie permettent aux personnes en situation de handicap de profiter d'une vie ordinaire ou presque. Intervenant à domicile, les auxiliaires de vie apportent leur aide dans les différents aspects de la vie quotidienne (repas, administratif, coordination des intervenants médico-sociaux, etc.). Ils permettent ainsi aux personnes de vivre de façon autonome sans être pour autant livrés à eux-mêmes.
Les foyers de vie, foyers occupationnels et foyers d'hébergement
La différence entre ces trois types de foyers réside dans le degré d'autonomie des résidents, des activités qui y sont proposées ainsi que de l'objectif principal de l'établissement.
Les foyers de vie s'adressent à des adultes en situation de handicap relativement autonomes. Ils participent aux activités de la vie quotidienne et à la vie sociale tout en étant assez indépendants lors de leur temps libre.
Les foyers d'occupation sont destinés à des personnes ayant besoin d'un accompagnement plus poussé au quotidien. De nombreuses activités y sont proposées pour occuper leurs journées de façon ludique et stimulante.
Les foyers d'hébergement offrent un haut niveau d'assistance dans les gestes de la vie quotidienne (toilette, repas, etc.), ils sont donc également destinés aux personnes peu autonomes. Ils proposent néanmoins moins d'activités de découverte que les foyers occupationnels.
Les SAVS : Services d'accompagnement à la vie sociale
Assez similaires au SAMSAH, les SAVS se concentrent davantage sur l'autonomie et l'intégration des adultes handicapés. Intervenant à domicile, ils veillent à leur insertion professionnelle et au développement de leur vie sociale tout en apportant un soutien au quotidien, notamment au niveau administratif.
Les ATO : Les ATO : Ateliers thérapeutiques occupationnels
Les ATO sont des ateliers d'activités ludiques et variés dispensés au sein des structures médico-sociales. Adaptés aux personnes handicapés, ils peuvent être encadrés par des éducateurs mais aussi des travailleurs paramédicaux, comme des psychomotriciens ou des ergothérapeutes. Leur but n'est pas seulement d'occuper les journées des personnes porteuses de handicap, mais aussi de stimuler leurs sens, leur curiosité, leur motricité fine ou encore leur concentration. Les ATO favorisent donc le développement et l'épanouissement des personnes. Les activités proposées peuvent être culturelles, sportives ou manuelles.
Les centres de ressources
Les centres de ressources renseignent, accompagnent et dirigent les familles vers les différents services et les aides disponibles. Ils fournissent des informations sur les dispositifs destinés aux adultes handicapés et assistent les personnes dans leurs demandes et démarches administratives. Des journées à thème, des rencontres ou des activités récréatives peuvent aussi y être organisées régulièrement.
Les UEROSP : Unités d'évaluation, de réentraînement et d'orientation sociale et professionnelle
Les UEROSP sont particulièrement utiles pour les personnes qui doivent faire face à un handicap survenu à la suite d'un accident ou d’une maladie. Ils leur permettent de se réintégrer et de s’épanouir à nouveau dans la vie sociale et professionnelle malgré les bouleversements subis.
Les UEROSP évaluent les capacités, les compétences et les besoins de chaque personne afin de proposer une orientation professionnelle adaptée à leurs nouvelles conditions de vie.
La mission de l’ASE, l’aide sociale à l’enfance.
À la question Comment élever son enfant ?, il existe probablement autant de réponses que de familles ! Mais quelles que soient leurs valeurs et leurs méthodes d’éducation, les parents sont tenus moralement et légalement de toujours agir dans l’intérêt de leur enfant. En expérimentant la complexité de la parentalité tout au long du développement de leur enfant, même les meilleurs parents feront immanquablement quelques erreurs. Malheureusement, il arrive que certains n’assurent pas ou pas suffisamment leur rôle parental protecteur, en mettant leur enfant directement ou indirectement en danger. C’est là que prend tout le sens de la mission de l’ASE, l’aide sociale à l’enfance. Acteur principal de la protection de l’enfance, l’ASE vient en aide aux enfants et adolescents en danger ou vulnérables, mais elle apporte aussi son soutien au sein-même des familles en aidant les parents à mieux assumer leurs responsabilités et à s’épanouir dans leur rôle.
Quand considère-t-on qu’un enfant est en danger ?.
On considère qu’un mineur est en danger si l’un ou plusieurs de ces aspects essentiels à son développement sont menacés :
sa santé physique et mentale ;
sa sécurité ;
sa moralité ;
son développement social, affectif et intellectuel.
Dans les faits, ces manquements peuvent être volontaires ou non. Ils sont généralement commis par les parents eux-mêmes ou des personnes proches jouissant d’une certaine autorité (beaux-parents, grands-parents, tuteurs…), mais parfois aussi par des proches vivant sous le même toit ou avec lesquels les enfants sont régulièrement en contact (frères et sœurs, cousins...).
L’enfant peut ainsi être victime :
de violences (physiques, émotionnelles ou sexuelles) ;
de négligences (matérielles, éducatives, affectives…) ;
de privations (nourriture, sommeil, contact social…) ;
d’exploitation ;
etc.
Que se passe t-il en cas de signalement ?.
Mis en place en 1989, le numéro 119, gratuit et joignable 24h/24 permet à n’importe qui (y compris l’enfant qui en est victime) de signaler un cas ou une suspicion de maltraitance. En pratique, les professionnels de l’éducation et de la santé sont tenus d’effectuer un signalement en cas de doute légitime pour la sécurité de l’enfant. C’est donc souvent un instituteur, une infirmière scolaire ou encore le médecin de famille qui lance l’alerte.
Les informations recueillies sont ensuite transmises à une cellule spécifique du département : le CRIC (cellule de recueil des informations préoccupantes). La situation de l’enfant sera évaluée et prise en charge par l’ASE, du moins dans un premier temps.
Quelles sont les mesures visant à protéger les mineurs ?.
La protection administrative
L’ASE commence par étudier la situation et le contexte familial. Si les mauvais traitements sont avérés, elle place le mineur sous protection administrative afin de prendre des mesures pour le protéger, sans avoir besoin de passer par le tribunal au préalable. Ces mesures protectrices sont toujours prises dans l’intérêt de l’enfant. Son maintien au domicile familial est privilégié, mais uniquement si la situation le permet.
Concrètement, il peut s’agir de soutenir les parents via un soutien à domicile afin de les épauler dans leur rôle parental. Dans d’autres cas, les mesures nécessaires à la protection de l’enfant impliquent la surveillance familiale ou encore le placement temporaire ou définitif en famille d’accueil.
Ce n’est qu’en cas de refus des parents, d'échec des mesures de protection ou de grave danger pour l’enfant que l’ASE effectue un signalement au procureur de la République afin que l’affaire soit résolue devant un tribunal.
La protection judiciaire
Cette fois-ci, c’est le juge des enfants qui tranche, notamment sur le fait de maintenir le mineur ou non au sein de sa famille. Le juge commence par lancer une procédure d’investigation plus poussée afin de mieux comprendre la situation et le contexte familial. Il peut pour cela demander une expertise psychologique de l’enfant et de ses proches ou ordonner une enquête de voisinage. Par mesure de sécurité, le mineur peut être placé provisoirement en famille d’accueil pendant cette phase d’analyse.
Le juge peut ensuite ordonner une assistance éducative ou encore le placement de l’enfant, dont les parents peuvent toutefois obtenir un droit de visite et conservent leurs droits parentaux. Dans les cas les plus graves, ces droits peuvent être retirés provisoirement. Les parents pourront les retrouver partiellement ou en totalité que sous certaines conditions. Le juge des enfants est également habilité à ordonner une mise sous tutelle ou encore à valider une demande d’émancipation.
Les dispositifs d’aide et établissements de l’ASE.
Les foyers d’accueil
Les foyers d’accueil sont des hébergements sociaux pour mineurs, auxquels ils apportent un cadre adapté et sécurisé. Ils accueillent aussi bien des enfants placés par l’ASE, des orphelins ou des mineurs en difficulté sociale ou familiale. L’hébergement en foyer permet de couvrir les besoins matériels des enfants, mais aussi de leur apporter un soutien psychologique et éducatif.
Les MECS : Maisons d’enfants à caractère social
Les MECS sont un type de foyer pour enfants au sein duquel l’encadrement est plus poussé et l'accompagnement plus personnalisé. En plus de mettre le mineur en sécurité, on l’aide ici à résoudre ses difficultés spécifiques, à s’épanouir et à préparer son avenir. Les équipes intervenant dans les MECS offrent un accompagnement complet, à la fois social, scolaire et psychologique. Ces établissements peuvent se spécialiser dans une problématique spécifique. Selon l’âge et les difficultés des mineurs, les MECS peuvent prendre plusieurs formes : internats, appartements semi-autonomes, etc.
Les centres maternels
Les centres maternels sont des structures d’aide sociale s’adressant aux femmes enceintes ainsi qu’aux mères en difficulté avec des enfants en bas-âge. Souvent jeunes et/ou isolées, ces femmes se retrouvent souvent dans une situation précaire, en détresse familiale, sociale ou économique. Elles sont parfois simplement dépassées par les difficultés de la parentalité, qu’elles assument seules pour la plupart.
Les centres maternels représentent une solution d’hébergement provisoire mais aussi un soutien à la fois médical, psychologique et social. En plus de proposer un environnement sécurisé et de couvrir leurs besoins matériels, ils accompagnent ces jeunes femmes vulnérables dans leur rôle parental. L’objectif est de les aider à développer les compétences nécessaires pour assurer l’éducation de leurs enfants, mais aussi de les aider à construire leur avenir.
Les IME : Instituts médico-éducatifs
Les IME sont des structures d’accueil destinées aux mineurs en situation de handicap, qu’il soit physique, mental ou intellectuel. Ils proposent un accompagnement pédagogique, éducatif et médical adapté aux besoins spécifiques des enfants. Les équipes pluri-disciplinaires des IME travaillent sur leur développement psycho-moteur mais aussi sur leurs capacités sociales et relationnelles. Ils les aident ainsi à gagner en autonomie pour favoriser leur bien-être mais aussi leur future insertion dans la société.
Les ITEP : Instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques
Assez similaires aux IME, les ITEP accueillent des mineurs souffrant de troubles du comportement, de problèmes psychologiques ou étant en grande difficulté sociale et/ou familiale. Malgré leur jeune âge, certains de ces enfants subissent déjà les conséquences d’un passé familial difficile ou de négligence parentale.
Aux sein des ITEP, ces jeunes particulièrement fragiles bénéficient d’un soutien thérapeutique les aidant à améliorer leur équilibre psycho-émotionnel et leurs capacités sociales.
Les familles d’accueil
Maillon essentiel de l’aide sociale à l’enfance, l’assistant familial accueille des mineurs en difficulté à son propre domicile. Avec son conjoint et ses enfants, il les intègre au sein de sa famille, transformant ainsi son foyer en famille d’accueil. Plus qu’une solution d’hébergement d’urgence, le placement en famille d’accueil est souvent privilégié à long terme, car il permet aux enfants de retrouver de la stabilité rassurante du cadre familial. La famille d’accueil couvre ses besoins matériels mais aussi émotionnels et affectifs, même si elle n’a pas vocation à remplacer les parents de l’enfant, qui conservent généralement leur autorité parentale.
Les services d’accueil familial
Le service d'accueil familial est une organisation intermédiaire qui chapeaute le placement des mineurs en difficulté au sein des familles d’accueil, il veille à ce que l’intégration dans le nouveau foyer se fasse dans les meilleures conditions.
Pour cela, les agences de service d’accueil familial se basent sur les besoins et les difficultés spécifiques de chaque mineur à placer, mais aussi sur l’environnement et l’unicité des familles d’accueil disponibles. L’objectif est de faire le bon choix du premier coup, afin d’éviter à l’enfant d’être balloté de famille d'accueil en famille d’accueil.
Les familles d’accueil spécialisées et services de placement familial spécialisés
Si toutes les familles d'accueil doivent suivre une formation, celle des familles d’accueil spécialisée est plus poussée et centrée sur des difficultés spécifiques. Elle leur permet d’intégrer dans leur foyer des enfants rencontrant des troubles du comportement, porteurs d’un handicap ou encore souffrant d’une déficience intellectuelle. Les services de placement familial spécialisés sont chargés de sélectionner la famille d’accueil la plus adaptée aux besoins de l’enfant. L’environnement et les infrastructures doivent eux-aussi être adaptés, notamment en cas de handicap moteur.
Les services d’aide à domicile
Même si le maintien de l’enfant au sein de son foyer ne représente pas de danger grave, ses parents peuvent tout de même avoir besoin d’une aide extérieure.
Si les difficultés sont économiques, les familles peuvent bénéficier d’un soutien matériel, comme des aides sociales, des colis alimentaires ou des bons d’achat pour des fournitures scolaires.
Lorsque les difficultés sont d’ordre social ou éducatif, les travailleurs sociaux interviennent à domicile pour épauler les parents et leur transmettre les compétences qui leur manque pour remplir totalement leur rôle parental. L’accompagnement familial permet également de suivre l’évolution de l'environnement familial, qu’elle soit positive ou négative.
Les enjeux médico-sociaux liés au vieillissement.
60, 65, 70… personne ne semble d’accord sur l’âge à partir duquel on entre officiellement dans la case sénior ! Quoi qu’il en soit, les enjeux médico-sociaux liés à la vieillesse vont bien au-delà d’un simple chiffre…. Si tout le monde aimerait détenir le secret pour bien vieillir, certains gardent la forme sans sembler se soucier du temps qui passe quand d’autres voient rapidement décliner leurs capacités physiques et cognitives. Dès lors, il faut trouver des solutions adaptées et évolutives selon la santé et le degré d’autonomie des personnes.
Le vieillissement aujourd'hui en France.
Un vieillissement de la population en hausse
Avec des baby-boomers aujourd’hui âgés d’environ 65 ans, le vieillissement de la population française a considérablement augmenté, et s'accélère depuis les années 2010. Si les progrès de la médecine ont permis un allongement de l’espérance de vie globale, la perte d’autonomie et les pathologies gériatriques viennent souvent assombrir le tableau : maladie d’Alzheimer, démence, maladie de Parkinson, troubles moteurs, etc. On a donc des personnes qui vivent plus longtemps, mais qui sont aussi en moyenne plus dépendantes d’un certain niveau d’aide médico-sociale que les générations qui les ont précédées.
S’occuper de ses parents : un devoir pas si simple
On a tendance à l’oublier, mais l’évolution de notre société a aussi une forte incidence sur l’organisation de la famille. Dans la civilisation occidentale, il est devenu rare que plus de deux générations cohabitent sous le même toit. Les parents âgés vivent généralement seuls à leur domicile, avec des enfants demeurant parfois à plusieurs dizaines ou centaines de kilomètres. En plus de la perte d’autonomie, c’est alors aussi contre l’isolement qu’il faut lutter.
Autre changement de taille : l’assistance aux parents âgés ne repose plus quasi-exclusivement sur les femmes. Il y a quelques décennies seulement, elles restaient généralement au foyer pour prendre soin des membres de la famille, notamment des plus âgés. Aujourd’hui, elles ont pour la plupart une vie professionnelle chronophage en dehors de la maison qu’elles ne veulent pas, ou ne peuvent tout simplement pas sacrifier.
Ainsi, s’occuper de ses parents âgés en honorant ainsi le devoir familial est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Les familles doivent composer avec les réalités de la vie comme la distance, le manque de temps ou de moyens financiers, tout en devant parfois jongler entre les décisions qui s’imposent et la volonté de leur proche.
Trop rares, trop chères ou trop compliquées : des solutions d’aide pas toujours adaptées
Les structures d’accueil et les services d’aide à domicile sont nombreux, néanmoins, il existe de grandes disparités entre les régions. Les familles se heurtent souvent au manque de place, à des listes d’attente interminables ou à des difficultés d’accès aux services facilitant le maintien à domicile de leurs proches.
La multiplication de ces derniers (SSIAD, SAAD, SPASAD) rend d’ailleurs les démarches bien compliquées pour les proches qui ne savent pas à qui s’adresser et doivent assurer eux-mêmes la coordination entre les prestations médicales et d’aide à la personne.
Enfin, bien que les soins médicaux soient remboursés par la Sécurité Sociale, l’hébergement et les services d'aide à domicile restent généralement à la charge des patients. Malgré les aides sociales, leur financement pèse souvent lourdement sur le budget des séniors et de leurs familles.
Les services d’aide à domicile pour personnes âgées.
Selon la concertation grand âge lancée en 2018 par le gouvernement, plus de 80 % des séniors souhaitent pouvoir vieillir chez eux. Pour faciliter leur quotidien, ils peuvent bénéficier de services d’aide à domicile, occasionnellement ou quotidiennement, selon leurs besoins.
Les services à domicile pour personnes âgées ont plusieurs objectifs :
favoriser le maintien au domicile,
ralentir la perte d’autonomie,
éviter l'hospitalisation,
accompagner le retour à la maison après une hospitalisation,
repousser le placement en EHPAD,
soulager les aidants qui prennent soin d’un proche dépendant,
suivre l’évolution de la maladie ou de la dépendance et repérer les situations dangereuses.
Parmi ces services, on retrouve :
Les SSIAD : Services de soins infirmiers à domicile
Les SSIAD se composent d’infirmiers et d’aide-soignants qui interviennent auprès des personnes âgées dépendantes de plus de 60 ans, mais aussi en cas de handicap ou de maladie chronique.
Leur intervention nécessite une prescription médicale et est prise en charge à 100 % par la Sécurité Sociale. Ils effectuent des actes médicaux (prises de sang, pansements, injections, etc.) mais également des soins d’hygiène et de confort. Les infirmiers à domicile font aussi office d’intermédiaire entre le patient, son médecin traitant et les autres intervenants médico-sociaux et paramédicaux (auxiliaire de vie, kinésithérapeute, etc.).
Bon à savoir, certaines SSIAD disposent d’une équipe spécialisée Alzheimer qui vient en aide aux personnes à leur domicile tant que l’évolution de la maladie le permet.
Les SAAD : Services d'aide et d'accompagnement à domicile
Les SAAD proposent des prestations de services ménagers et d’aide à la personne.
Les auxiliaires de vie et aides à domicile réalisent des tâches du quotidien comme le ménage, les courses, le linge, les courses ou la préparation des repas. Ils apportent aussi leur aide dans les gestes essentiels devenus difficiles, au moment de l’habillage ou la toilette par exemple. Ce soutien est primordial pour favoriser le maintien à domicile dans de bonnes conditions, en préservant à la fois la santé et la dignité des personnes.
Les SPASAD : Services polyvalents d'aide et de soins à domicile
Le SPASAD est un service unique qui combine des soins infirmiers et des prestations d’aide à domicile. Les soins de nature médicale sont soumis aux mêmes conditions que ceux des SSIAD : ils doivent eux-aussi être prescrits par le médecin et sont remboursés par l’assurance maladie. Les prestations d’aide à domicile sont à la charge de la personne et permettent de faciliter l’entretien domestique, la préparation des repas, les tâches administratives ou encore les courses.
Les établissements pour personnes âgées.
Pour des raisons de santé, de sécurité ou d’isolement, il est parfois préférable d’opter pour une structure d’accueil pour séniors. Là encore, plusieurs options sont possibles :
Les maisons de retraite
Les maisons de retraite, aussi appelées résidences séniors ou maisons de repos, offrent un cadre de vie et des services adaptés aux personnes âgées. Contrairement aux Ehpad, elles ne sont généralement pas ou peu médicalisées. Elles s’adressent donc au séniors sans pathologie lourde et possédant une certaine autonomie. Certaines résidences proposent même des logements individuels tout confort (cuisine, salon, etc.) pour profiter des infrastructures adaptées en toute autonomie.
Les Ehpad : Établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes
Les Ehpad offrent quant à eux à la fois une solution d’accueil et un accompagnement médical. L’équipement et le personnel qualifié permettent de prodiguer des actes médicaux quotidiens et en cas d’urgence. Ce type d’établissement s'adresse davantage aux personnes très âgées, dépendantes, malades ou vulnérables.
Les USLD : Unités de soins de longue durée
Quand leur santé ou leur perte d’autonomie l’exige, les personnes âgées peuvent être prises en charge au sein d’un service gériatrique en hôpital ou en clinique. Il s’agit alors d’un placement en établissement 100 % médical et non plus social ou médico-social.
Les CLIC : Centres locaux d’information et de coordination gérontologique
Les CLIC sont des lieux d’accueil, d’information et de conseil destinés aux personnes du troisième et quatrième âge. Totalement gratuits et confidentiels, ils accompagnent les séniors et leurs familles en trouvant des solutions répondant à leurs besoins.
Leurs missions :
Présenter et conseiller les services à domicile adaptés à la situation (services ménagers, livraison de repas, soins infirmiers à domicile, etc.).
Accompagner les familles dans les démarches de placement en EHPAD ou en maison de retraite.
Aider à trouver un établissement d’accueil.
Lutter contre l’isolement.
Renseigner sur les droits aux aides sociales et aux différents dispositifs de soutien financier.
Réaliser des actions de prévention et de sensibilisation.
Gestion du grand âge : des réformes en cours.
Plusieurs réformes sont actuellement mises en place par le gouvernement :
Fusionner les différents services à domicile actuels en un service unique d’autonomie à domicile, à l’image des SPASAD actuels.
Faciliter les échanges entre les EHPAD et les services à domicile afin de partager les compétences des professionnels et d’ouvrir la voie à de nouvelles possibilités pour les personnes âgées. Par exemple : vivre chez soi tout en participant régulièrement à des activités organisées au sein d'un EHPAD.
Financer l’amélioration et la meilleure coordination des services disponibles.
Mieux accompagner les personnes très dépendantes.
Ces changements devraient améliorer la compréhension de l’offre disponible par le grand public, renforcer la coordination et l’efficacité de la prise en charge, et enfin, soutenir et mieux accompagner les familles.
Le rôle de la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse.
Lorsqu’ils se retrouvent en conflit avec la loi, les mineurs ont besoin d’une réponse pénale adaptée à leur niveau de responsabilité, mais aussi d’une prise en charge éducative globale : c'est le rôle de la PJJ, la protection judiciaire de la jeunesse. Dépendante du ministère de la justice, la PJJ constitue l’une des deux branches de la protection de l’enfance, la seconde étant l’ASE, l’aide sociale à l’enfance. Elle regroupe plusieurs corps de métier, dont des éducateurs, des assistants sociaux ou encore des psychologues, qui travaillent en collaboration avec les magistrats. Ils aident à définir des sanctions adaptées, assurent le suivi des décisions judiciaires, et accompagnent l’adolescent tout au long de son évolution en favorisant sa réinsertion sociale, scolaire et/ou professionnelle. La mission de la PJJ est primordiale pour éviter la récidive mais aussi pour protéger les adolescents, certes délinquants, mais parfois aussi en danger.
La délinquance juvénile aujourd’hui en France.
L’évolution de la délinquance des mineurs
Si les chiffres ne permettent pas à eux-seuls d’appréhender la complexité de l’évolution de la délinquance juvénile, certaines tendances préoccupantes se dégagent selon le rapport de la commission des lois datant de 2022 :
Les atteintes aux biens ont globalement diminué, mais les mineurs de moins de 15 ans seraient de plus en plus impliqués dans des cas de trafic et d’agressions physiques et sexuelles. Parmi les chefs d’accusation les plus fréquents, on retrouve :
les coups et blessures ;
les violences sexuelles ;
les vols avec violence ;
le trafic de stupéfiants ;
etc.
Comment s'explique cette montée de la violence des jeunes ?
La psychologie de l’adolescent
Le basculement dans la délinquance est d’abord lié à la psychologie fragile de l’adolescent encore en construction. Les jeunes ont plus de mal que les adultes à gérer la frustration et le sentiment d’injustice. Ils ont naturellement tendance à rejeter le respect des règles et des valeurs de la société, et de manière générale, ce qui va à l’encontre de leurs désirs. Pour certains, cette rébellion passagère va tout simplement trop loin.
Qu’ils l’admettent ou non, les adolescents sont aussi plus influençables. Ils se laissent facilement entraîner par leur besoin d’appartenance, boostés à la fois par l’effet de groupe et par la montée d’adrénaline engendrée par leurs bêtises plus ou moins graves.
Les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont justement amplifié ce phénomène en décuplant l’effet de groupe, y compris à distance. Ils peuvent aller jusqu’à provoquer un effet de surenchère lors de dégradations, de harcèlement ou d’agressions qui sont partagées en réel par les jeunes. D’un point de vue pratique, les réseaux sociaux ont largement facilité l’organisation et la discrétion au sein des trafics, dont le démantèlement est devenu un véritable casse-tête pour les forces de l’ordre.
L’environnement familial et social
Les circonstances familiales, sociales et économiques dans lesquelles grandit un adolescent peuvent agir comme des prédispositions à la délinquance juvénile. Ce n’est pas un hasard si les jeunes issus des milieux défavorisés sont statistiquement plus enclins à mal tourner que ceux qui grandissent au sein d’un milieu aisé. Les parents en détresse sociale peuvent avoir non seulement du mal à subvenir aux besoins matériels de leur enfant, mais aussi à lui fournir la stabilité, l’équilibre et le cadre éducatif dont il a besoin.
Cependant, réduire la problématique de la délinquance juvénile au seul manque d’autorité parentale, c’est occulter les nombreux autres facteurs qui peuvent pousser les jeunes dans la mauvaise direction :
le manque d’accès aux infrastructures et aux activités sportives ou culturelles, ce qui ne permet pas aux adolescents de s’épanouir dans des passions et d’occuper ainsi leur temps libre ;
le peu de perspectives d’avenir ;
la stigmatisation ;
la facilité d’accès aux armes ou à la drogue ;
les mauvaises fréquentations ;
etc.
Le décrochage scolaire
Il existe une corrélation indiscutable entre le décrochage scolaire et le basculement vers la délinquance. Problème : seuls les jeunes qui ne sont inscrits dans aucun établissement scolaire sont répertoriés comme en décrochage scolaire, ce qui n’inclut pas les adolescents abandonnant les bancs de l’école en cours d’année, parfois quelques jours seulement après la rentrée. La question du décrochage scolaire est aujourd’hui considérée comme le fer de lance de la lutte contre la délinquance des jeunes.
Que risquent les mineurs face à la justice ?.
La responsabilité des mineurs
Avant 13 ans, un enfant bénéficie d’une présomption de non-discernement : on considère qu’il n’est pas assez mature pour réaliser les conséquences de ses actes, il ne peut donc pas être poursuivi d’un point de vue pénal. Toutefois, s’il est prouvé que l’enfant a agi en toute conscience, la présomption de non-discernement peut être remise en question et les poursuites judiciaires engagées, malgré son jeune âge.
À partir de 13 ans, un adolescent est pénalement responsable de ses actes, ce qui signifie qu’il peut être déclaré coupable aux yeux de la loi. Un palier de responsabilité intermédiaire, fixé à 16 ans, permet d’ajuster la sévérité des mesures, jusqu'à ce que le jeune atteigne la majorité pénale à ses 18 ans.
En pratique, la responsabilité d’un mineur est réduite par rapport à un adulte, il ne s’expose donc pas aux mêmes sanctions, sauf cas exceptionnel. Au-delà de son âge, c’est aussi le profil du jeune, sa maturité et son degré de discernement qui seront pris en compte.
Les sanctions encourues par les mineurs
La justice ne doit jamais n’avoir qu’une visée punitive, en particulier quand il s’agit des adolescents. Punir sans éduquer ni accompagner, c’est la meilleure voie vers la récidive ! Les mesures à vocation éducative sont toujours privilégiées aux peines (amende, travail d’intérêt général, détention, etc.) et adaptées à la gravité des actes. Il est rarissime qu’un mineur soit jugé aussi sévèrement qu’un adulte, et la peine de prison ne sera toujours prononcée qu'en ultime recours. Parallèlement aux mesures, les professionnels de la PJJ assurent un accompagnement éducatif de l’adolescent, qui est généralement axé sur la formation, via des stages ou la voie de l’apprentissage par exemple.
Les mesures alternatives
Privilégiées lors d’une première infraction, les mesures alternatives permettent d’éviter les poursuites judiciaires tout en permettant au jeune de prendre conscience de ses actes et d’assumer ses responsabilités. Il peut s’agir :
de réparer les dommages causés ;
de présenter des excuses sincères ;
d’accomplir un stage d’éducation citoyenne ;
de s’engager à suivre assidûment une formation ;
de débuter un suivi psychologique ou psychiatrique ;
etc.
Les mesures éducatives
D’une durée de 5 ans maximum, les mesures éducatives comprennent des modules qui peuvent être cumulés et évoluer en fonction de l’évolution du jeune. Elles impliquent notamment :
des interdictions (couvre-feu, interdiction de contact avec la victime, etc.) ;
des obligations (stage de formation civique, restitution d' objets volés, etc.) ;
des actions pour favoriser l’insertion, la scolarisation ou la formation du jeune.
Les mesures limitant la liberté
Il s’agit de mesures de sûreté ou de détention (à domicile sous surveillance électronique ou dans un établissement). Ces mesures permettent de s’assurer que le jeune n’entrera pas en contact avec sa victime ou n’essayera pas d’échapper au jugement par exemple. Le placement permet parfois de protéger l'adolescent lui-même, en l’extrayant d’un environnement néfaste à son équilibre et à son développement.
Les établissement de la PJJ.
Les UEMO : Unités éducatives en milieu ouvert
Le suivi éducatif auprès d’une UEMO est la mesure éducative la plus fréquente, puisqu’elle permet un accompagnement efficace tout en maintenant le jeune dans sa famille. Les UEMO mettent en place un projet personnalisé au sein duquel la formation et l’activité professionnelle prend une place prépondérante. Les UEMO peuvent prolonger le suivi des jeunes jusqu’à 21 ans.
Les UEAJ : Unités éducatives d’accueil de jour
Les UEAJ agissent comme un tremplin permettant aux jeunes en décrochage ou isolés de réintégrer un établissement scolaire ou de suivre durablement une formation. Ces unités permettent aux jeunes d’évaluer leurs connaissances mais aussi de se réacclimater au rythme et aux exigences du milieu scolaire.
Les EPE : Établissements de placement éducatifs
Ils permettent d’extraire les jeunes d’un environnement familial nocif, en leur apportant le cadre nécessaire à leur insertion sociale et professionnelle. Les jeunes y apprennent le respect des règles de la vie en communauté, et ils participent à de nombreuses activités, y compris scolaires et professionnelles.
Les CER : Centres éducatifs renforcés
Les CER sont des établissements d’accueil de mineurs délinquants. Ils sont destinés aux jeunes en voie de marginalisation ou multirécidivistes. Grâce à des programmes d’activités intensifs et à un encadrement constant, ils consistent à remettre les jeunes sur la bonne voie en mettant l’accent sur l’éducation.
Les CEF : Centres éducatifs fermés
Dernière alternative éducative avant la prison, les CEF sont des établissements fermés et sécurisés dans lesquels sont placés de petits groupes de mineurs sous contrôle judiciaire, en sursis probatoire ou bénéficiant d’un aménagement de peine. La surveillance y est plus importante que dans les CER.
Les centres de détention pour mineurs
Si elle n’est envisagée qu’en dernier recours, la peine d’emprisonnement est parfois appliquée aux moins de 18 ans. Toutefois, un mineur ne pouvant être incarcéré avec des adultes, la peine de prison s’effectue toujours dans un centre de détention pour mineur, ou dans un quartier dédié au sein d’une maison d’arrêt, dans lequel il n’entrera pas en contact avec les détenus majeurs.